Norvège (1901 – 1996 )

Ingénieur spécialisé dans l’industrie textile, Jacob Jacobsen (futur créateur de luminaires norvégien) travaille à l’origine en Angleterre et en Suisse. En 1937, il achète la licence de fabrication scandinave de la lampe Anglepoise (1934), conçue par George Carwardine (1887-1948) et fabriquée par Hébert Terry & Sons en Grande-Bretagne.

La même année il dessine une variante de cette lampe, la Luxo L-1, dotée d’un système similaire de ressorts auto-équilibrants. Industriel de talent, Jacobsen commercialise avec succès sa lampe redessinée, dont le rapport entre l’abat-jour et le socle était plus raffiné et l’esthétique plus douce que celle de Cawardine. Cette première création d’esprit fonctionnaliste (comme le design norvégien des années 1930), annonce aussi l’esthétique plus fluide du modernisme scandinave d’après-guerre.

Quelques années plus tard, Jacobsen achète la licence de fabrication pour les Etats-Unis des ressorts à tension constante de l’Anglepoise et au cours des années 1940, il va pratiquement détenir le monopole du marché des lampes de bureau en Europe et aux Etats-Unis. Son entreprise, Luxo, continue de produire la classique L-1, remarquable par la facilité avec laquelle on peut orienter l’abat-jour et les bras.Il existe plusieurs variantes de ce modèle, dont le Panoramic à abat-jour plus large.

La Luxo L-1 a remporté de nombreux prix, et elle est entrée dans la collection permanente du Musée d’art moderne de New-York. Si les lampes de Jacobsen ont été très imitées, leurs performances techniques ont été rarement égalées. Les plus remarquables contributions de la Norvège à notre culture matérielle sont l’incontournable trombone et l’humble et utile éminceur à fromage, dont les formes respectives dérivent entièrement de leur fonction.La Luxo L-1 de Jacobsen utilise le même vocabulaire de formes et de fonctionnalités. A ce jour, elle a été vendue à plus de 25 millions d’exemplaires, et la «success-story» n’est pas terminée.

Extrait de « Design Scandinave » de Charlotte et Peter Fiell, ed Taschen.