Bing & Grøndahl
En 1833, Frederik Vilhelm Grondahl entre en apprentissage dans les ateliers de la Royal Copenhagen. Six ans plus tard, il est promu dessinateur-sculpteur. En 1852, iles contacté par les frères Jacob Herman Bing et Meyer Herman Bing, deux prospères marchands d'art et de papeterie de Copenhague qui veulent créer une fabrique de porcelaine privée, la première du pays. La Bing & Grondahl Porcelaensfabrik ouvre ses portes l'année suivante. Au début, elle produit surtout des statuettes et des reliefs en biscuit néo-classiques, d'après les sculptures de l'artist danois Bertel Thorvaldsen (1770-1844), qui sont vendus dans les diverses galeries de M. H. Bing. Vers 1880, les fils de J. H. Bing, Ludvig et Harald, prennent les rênes de l'usine, en qualité respectivement de directeur général et de directeur de la fabrication. En 1885, Harald Bing engage le peintre et illustrateur Pietro Krohn (1840-1905) comme directeur artistique et met ainsi Bing & Grondahl sur les rails de la modernité. Trois ans plus tard, Krohn dessine le service Héron, dont le style sobre et les motifs asymétriques marquent une véritable rupture qui traduit l'influence croissante du japonisme et de l'orientalisme en général, et annonce l'Art nouveau. En fait, le gros de la production de Bing & Grondhal, relève du style beaux-arts ou imite les modèles de la Royal Copenhagen- certains artistes travaillent d'ailleurs indiféremment pour l'une ou l'autre entreprise. En 1895, Jens F. Willumsen succède à Krohn et, comme lui, supervise à la fois les créations d'art et la production courante. Dans les années 1920 et 1930, Bing et Grondhal va pour suivre sa production courante. Dans les années 1920 et 1930, Bing et Grondhal va poursuivre sa production d'art : figurines en grès de Mogens Boggild, statues animalières de Knud Kyhn, services de table classiques et raffinés signés Kay Bojesen, Ebbe Sadolin et Hans Tegner, pièces décoratives d'Axel Salto, Kai Nielsen et Jean-René Gauguin . Gunnar Nylund sera brièvement directeur artistique avant de retourner chez Rörstrand. Après la seconde Guerre mondiale, la direction décide de construire à Valby une usine de fabrication de la vaisselle courante , et de réserver la vielle fabrique de la Vestergade à la production d'art. En 1947, Bing & Grondhal confie à Finn Juhl l'aménagement de son show-room de Copenhague, et témoigne ainsi de son attachement au design de qualité. Dans les années d'après-Guerre, l'entreprise mène de front la rédition de ses pièces anciennes et la production plus contemporaine, qu'il s'agisse des pièces en grès de style oriental de Gertrud Vasegaard ou de sa vaisselle et service à thé en porcelaine d'inspiration chinoise. En 1961, elle fait appel à Henning Koppel qui, très inspiré par la matière première dont il dispose, exploite à fond les propriétés intrinsèques de la porcelaine (pureté, finesse, solidité). D'autres créations de Koppel, comme le service Form 2, sont des transpositions de ses pièces d'argenterie pour Georg Jensen. A cette époque, Bing & Grondahl est connu aussi bien pour sa vaisselle que pour ses figurines. Son vénérable atelier de création accueille des artistes invités dont Carl Harry Stalhane. A la fin des années 1960, Erik Magnussen signe quelques objets remarqués, dont une théière en grès et le service Form 25 Termo (1965), et une théière en porcelaine très originale, à double paroi découpée pour former une pognée intégrée. Bing & Grondahl édite aussi les sculptures humoristiques en grès de Sten Lykke Madsen- qui sont évidemment à mille lieus de la retenue de Magnussen. En 1987, la société est reprise par la Royal Copenhagen, ce qui entraîne la fermeture de la vielle fabrique de la Vestergade, mais le prestigieux atelier de création sera maintenu en activité. Historiquement, Bing & Grondahl n'a été surpassé en termes d'envergure que par la Royal Copenhagen et c'est en grane partie grâce à son dynamisme que les grès et porcelaines danois ont acquis leur réputation méritée de modernité et de qualité esthétique.
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